À 18 h 30, à la Haus für Mozart :

HOTEL METAMORPHOSIS, de A. Vivaldi

Les Musiciens du Prince — Monaco
Choeur Il Canto di Orfeo
Gianluca Capuano Direction musicale
Barrie Kosky Metteur en scène
Cecilia Bartoli : Arachne/Eurydice
Varduhi Abrahamyan : Minerva/Nutrice
Lea Desandre :  Echo/Statua/Myrrha
Philippe Jaroussky : Narcissus/Pygmalion
Angela Winkler : Orpheus

Antonio Vivaldi est l’un des musiciens les plus célèbres et les plus légendaires de l’histoire de la musique, mais pendant longtemps, il n’a été reconnu qu’en tant que compositeur d’oeuvres instrumentales. Lorsque Cecilia Bartoli sortit le premier de ses albums à succès consacrés à Vivaldi en 1999, elle lançait l’une des plus incroyables renaissances jamais accordées à la production d’un compositeur.

Le Festival de Salzbourg innove pour son édition 2025, car le grand metteur en scène Barrie Kosky imagine une lecture inédite de l’oeuvre du musicien vénitien. Une sélection d’airs vivaldiens sera en effet entremêlée à une traduction allemande des Métamorphoses d’Ovide, témoignant d’un monde en permanente évolution. La distribution vocale n’est rien moins que stupéfiante puisque la fabuleuse Bartoli sera entourée de la mezzo arménienne Varduhi Abrahamyan et deux grands chanteurs baroques français de notre époque : Lea Desandre et Philippe Jaroussky. La fièvre Vivaldi entame une nouvelle magnifique métamorphose.

Spectacle optionnel :

À 19 h, au Grosses Festspielhaus :

MACBETH, de G. Verdi

Orchestre Philharmonique de Vienne

Association du Chœur de l’Opéra d’État de Vienne
Philippe Jordan : Direction musicale

Krzysztof Warlikowski : Mise en scène

Vladislav Sulimsky : Macbeth

Tareq Nazmi : Banco

Asmik Grigorian : Lady Macbeth

Natalia Gavrilan : Dame d’honneur

Davide Tuscano : Malcolm

Ilia Kazakov : Docteur

Macbeth de Verdi ressemble tout autant à une tragédie grecque qu’à un thriller. À la suite d’une intervention divine, un individu bascule dans le crime, jusqu’à sombrer dans la folie. La musique de Verdi apporte à cette descente aux enfers une fièvre indescriptible dans laquelle les sentiments les plus humains sont dépeints avec force et subtilité. Un opéra aussi terrible et fascinant que celui-ci nécessite un grand metteur en scène. Acclamée au Festival de Salzbourg en 2023, la production de Krzysztof Warlikowski a impressionné le public du Grosses Festspielhaus par sa profondeur et son audace. Le spectacle retrouve son chef d’orchestre, le suisse Philippe Jordan, baguette principale de l’Opéra de Vienne, qui dirige ici le mythique Philharmonique de Vienne. Pour interpréter cette tragédie shakespearienne, Salzbourg affiche un duo masculin d’exception : le biélorusse Vladislav Sulimsky en Macbeth et le belge Tareq Nazmi en Banco. Mais tous les yeux se tourneront vers l’incendiaire Lady Macbeth d’Asmik Grigorian, tempérament dramatique comme il en existe peu dans l’histoire. La soprano se déjoue aussi bien des vertiges belcantistes de la partition, que de l’hallucinante scène de somnambulisme. Sublime !

À 11 h, au Grosses Festspielhaus :

CONCERT PHILHARMONIQUE DE VIENNE & MUTI

Orchestre Philharmonique de Vienne
Association du Chœur de l’Opéra d’État de Vienne

Riccardo Muti : Direction musicale

Ying Fang : Soprano
Wiebke Lehmkuhl : Alto
Pavol Breslik : Ténor
William Thomas : Basse

Programme :
– F. Schubert : Symphonie n° 4 en do mineur
D. 417 — « Tragique » ;
– A. Bruckner : Messe n° 3 en fa mineur pour solistes, chœur mixte et orchestre WAB 28.

Riccardo Muti est l’une des légendes de la direction d’orchestre. Le chef napolitain, actuel directeur du prestigieux Orchestre Symphonique de Chicago, conduit ici une formation qu’il connaît depuis des décennies (il a notamment dirigé le Concert du Nouvel An à sept reprises !) dans un programme étonnant. La Symphonie n° 4 de Schubert est en effet l’œuvre d’un jeune homme de dix-neuf ans. Ébloui par la Symphonie n° 5 de Beethoven, le jeune Franz souhaite s’affronter au modèle de son aîné avec une œuvre à la sonorité sombre et tragique. Un demi-siècle plus tard, Anton Bruckner est ébloui par la musique de Richard Wagner et l’ombre du compositeur de Tristan et Isolde plane sur la production du musicien autrichien. Avec la Messe n° 3, Bruckner réalise l’un de ses premiers chefs-d’œuvre, empreint d’un profond mysticisme. Quatuor vocal, chœur et orchestre s’unissent comme dans une cathédrale.

À 19 h 30, au Grosses Festspielhaus :

CONCERT ORCHESTRE DU DIVAN OCCIDENTAL-ORIENTAL & BARENBOIM

Orchestre du Divan occidental-oriental
Daniel Barenboim : Direction musicale

Lang Lang : Piano

Programme :
– F. Mendelssohn : Concerto pour piano n° 1 en sol mineur op. 25 ;
– L. van Beethoven : Symphonie n° 3 en mi bémol majeur op. 55 – « Héroïque ».

La Symphonie n° 3 de Beethoven marque une date importante de la musique. Certes, les ultimes symphonies de Mozart témoignaient d’une ampleur nouvelle dans le genre. Mais jusque-là, jamais un compositeur ne s’était montré aussi grandiose, tout en respectant les cadres formels de la forme de la symphonie. Rien que la durée de son premier mouvement (plus d’un quart d’heure) était inhabituelle à l’époque (seul le célèbre Hymne à la Joie de la Symphonie n° 9 sera plus long parmi les mouvements de Beethoven). Par sa démesure et sa solennité, la Symphonie n° 3 dite « Héroïque », ouvre grandes les portes du romantisme et inaugure une fastueuse période musicale. Depuis sa création en 1999, l’Orchestre du Divan occidental-oriental (West-Eastern Divan Orchestra), qui réunit des musiciens arabes et juifs, éblouit les salles du monde entier par son excellence et son message humaniste. Pour ce concert, son chef mythique, Daniel Barenboïm, invite l’astre Lang Lang, dans le rare et lumineux Concerto pour piano n° 1 de Mendelssohn.

À 11 h, au Grosses Festpielhaus :

CONCERT MATINÉE MOZART PAR KYOHEI SORITA

Orchestre Mozarteum de Salzbourg

Kyohei Sorita : Direction musicale

Kyohei Sorita : Piano

Programme :
– W. A. Mozart : Symphonie en sol majeur K. 318 ; Concerto pour piano en mi bémol majeur K. 271

— « Jeunehomme », Ouverture de l’opéra Les Noces de Figaro K. 492, Concerto pour piano en ré majeur K. 537

— « Couronnement ».

55 ans ! Cela faisait en effet plus d’un demi-siècle qu’un pianiste japonais n’avait pas remporté un prix important au prestigieux Concours international de piano Chopin depuis Mitsuko Uchida. Retenez bien le nom de Kyohei Sorita. La nouvelle vedette de la musique nipponne présente ici un programme mozartien qu’il dirige également du clavier. En 1777, Mozart a vingt-et-un ans et souffre du manque de considération de l’aristocratie salzbourgeoise. Après un séjour à Munich et à la veille de partir pour un séjour à Paris (qui sera désastreux), le compositeur autrichien bouleverse les cadres traditionnels dans le Concerto intitulé « Jeunehomme » (en raison du nom de la pianiste dédicataire). Plus tardif, le Concerto n° 26 dit du « Couronnement » tranche également dans la production de Mozart. Son sous-titre s’explique par le fait qu’il a été créé juste après du couronnement de Leopold II à Francfort en 1790. Dans ce chef d’œuvre de maturité, le piano s’ébroue de façon virtuose et brillante, à l’instar des concertos de jeunesse.

À 19 h, au Stiftung Mozarteam, Grosser Saal :

MARIA STUARDA, de G. Donizetti

Orchestre Philharmonique de Vienne
Association du Chœur de l’Opéra d’État de Vienne Antonello Manacorda          Direction musicale
Ulrich Rasche                         Mise en scène

Kate Lindsey : Elisabeth
Lisette Oropesa : Marie Stuart
Bekhzod Davronov : Roberto, Comte de Leicester
Aleksei Kulagin : Georges Talbot
Thomas Lehman : Lord Guillaume Cecil

Maria Stuarda est aujourd’hui un opéra majeur du bel canto. Difficile de croire pourtant que l’ouvrage fut largement oublié durant le dix-neuvième siècle avant d’être redécouvert durant l’âge d’or du disque à la fin des années 1950. Les plus grandes chanteuses se sont alors emparées des deux rôles de Marie Stuart et Elisabeth 1^er : Montserrat Caballé et Shirley Verrett, Joan Sutherland et Marilyn Horne. Les scènes de querelle entre les deux reines comptent parmi les scènes les plus explosives (et jubilatoires !) du répertoire lyrique, et la musique de Donizetti réussit des prodiges de dramaturgie et de pyrotechnie vocale. Cette nouvelle production du Festival de Salzbourg a été confiée aux bons soins du metteur en scène allemand Ulrich Rasche, grand spécialiste du théâtre antique et pourra compter sur la présence de la virevoltante soprano Lisette Oropesa. Pour lui faire face, Kate Lindsey s’affirme comme la grande mezzo américaine de sa génération.